LE CHÂTEAU DU PARGO en 1663. |
![]() |
En sortant par la route d'Auray, un chemin, orienté vers le midi, conduit à une avenue qui est celle du château du Pargo. C'est l'une des plus belle demeures de la banlieue de Vannes, tant par la qualité architecturale que par l'environnement de grands arbres séculaires. L'ensemble évoque, avec un certain romantisme, les estampes anciennes qui restituent le calme et l'harmonie qu'on attribue aux temps passés. |
|
![]() |
Un vaste logis, presque carré, offre trois façades perçées de fenêtres; le premier étage est surmonté de lucarnes au fronton triangulaire, qui domine une toiture élevée. Accolé à ce bâtiment principal, une aile plus étroite, s'étendant vers l'Est, ne comporte qu'un rez de chaussée et un étage mansardé où se remarque l'alternance des frontons triangulaires et cintrés. |
A l'intérieur, de grandes pièces largement éclairées ont gardé leurs poutres apparentes et leurs boiseries; le mobilier donne une chaleur colorée à cette architecture très classique. Car ses bâtiments remontent au XVIIème siècle ainsi que l'atteste le bandeau qui court sous les fenêtres de l'étage. Un large escalier de bois à balustres conduit aux étages. |
![]() |
L'aile orientée au levant se poursuit par un bâtiment s'étendant jusqu'aux communs. Tout auprès s'élève une chapelle du XVIIème siècle avec, en façade, une porte à fronton, un oculus et un clocheton. Le choeur, suivant l'usage ancien est peint de motifs décoratifs. Au-dessus de la porte de la chapelle est un double blason dont les
armes ont été martelés sous la Révolution. Sans ce vandalisme, nous
saurions exactement le nom du propriétaire qui a fait construire cet
ensemble remarquable. A défaut, en consultant la liste des propriétaires
successifs, on observe qu'en 1654 un certain Julien Gibon est mentionné,
dont les descendants se perpétuent jusqu'à la Révolution. Ces Gibon,
qui étaient seigneurs de Coessial, du Grisso et du Pargo, possédaient
une fortune terrienne considérable. L 'un d'eux, Anne Julien, a été
conseiller au Parlement de Rennes.
On peut donc le supposer construit par l'un des Gibons qui
s'y succèdent pendant 150 ans: du milieu du XVIIème siècle à la fin du
XVIIIème siècle; avant eux les Téno pendant une durée équivalente
depuis 1426, puis les Thomas et par alliance les Kerboutier. Au XIXème on
voit les Vallet, le général de Valory, les Béart du Désert, et surtout
depuis le Second Empire les Taslé qui en demeurent propriétaires. Leur
famille est connue et autant estimée à Vannes, surtout depuis Armand
Taslé qui fut dix ans maire sous Louis-Philippe; à ce titre il se
trouvait aux côtés du Préfet Lorois pour recevoir en 1843 le Duc de
Nemours, fils du roi. Dans la liste des maires de Vannes il tient une
place unique: le seul à avoir quelques années auparavant assumé la
charge de secrétaire de mairie! Un autre détail historique du Pargo vaut mention: avant la fondation de la Retraite, Catherine de Francheville et ses premières compagnes y avaient dès 1671 vécu les préliminaires de leur état religieux. |
RETOUR